Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/135

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que maladie. C’est de quoi on trouve divers exemples dans les Livres des Medecins ; & sans parler de ce fou qui étoit dans les petites Maisons de Harlem en 1695. lequel s’imaginant être le Messie, & voulant l’imiter, fit un jeûne de quarante jours & de quarante nuits, ne prenant aucune nourriture quelle qu’elle fût. On lit dans Joseph Quercetan deux exemples d’une abstinence bien plus longue, provenuë de maladie, & desquels l’Auteur assure avoir été témoin oculaire : l’un, d’une fille de quatre ans, extrêmement morne & mélancholique, dont l’estomac, les intestins & tout le ventre absolument desséchez & applatis, étoient devenus presque aussi durs que du marbre, laquelle ne pouvant prendre en cet état aucun aliment, ni solide ni liquide, vêcut ainsi un an & demi, aprés quoi le ventre s’étant ramolli peu à peu, elle commença à boire & à manger, & se porta bien : l’autre, d’une fille de douze ans, trés-mélancolique aussi, laquelle, aprés avoir commencé dés l’âge de neuf ans, à sentir un dégoût extrême, premierement pour le pain, puis pour les autres alimens solides, & enfin pour les boüillons & pour toutes sortes de boissons, dont elle ne pouvoit même avaler une goute, sans