Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

concevoir qu’un aliment, quoi qu’en petite quantité, pourra remplir, nourrir par conséquent, & grossir toutes les parties, pourvû qu’il soit bien digeré & parfaitement broïé ; car enfin si un atome de musc grossierement divisé, pénetre toutes les parties de l’air d’une vaste étenduë, une petite partie d’aliment, broïée & affinée dans nos corps par une force si considerable tant multipliée, & si universellement répanduë dans tous les organes, pourra se répandre par tout le corps, & s’insinuer dans tous les filets qui le composent. »

Nôtre Auteur, pour donner plus de jour à cette preuve, qui lui paroît sans replique, continuë ainsi, tout rempli de confiance que chacun se rendra à ses raisons.

« On se persuadera de ce que nous disons, par cette refléxion : qu’une trés-petite quantité de matiere réduite en fumée, reçoit une surface ou une étenduë infiniment au dessus de son volume naturel. “On croit[1] cette division incompréhensible, parce que l’imagination s’y perd, & qu’on confond l’imagination avec l’esprit ; mais combien de choses dont on peut avoir des

  1. Tout ce qui est ici marqué avec des doubles guillemets, est de plus dans la seconde édition, & ne se trouve point dans la premiere.