Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/15

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plus nourrissantes ; l’autre, de resserrer un peu le ventre, et d’être propre par consequent avec les viandes que l’on craint qui ne lâchent trop, comme les épinars, les citroüilles, &c. L’Auteur du Traité des Dispenses, en parlant du lait comme assaisonnement, dit qu’il vaut mieux crud que cuit, & seul que mêlé avec d’autres alimens. Mais le lait ne s’emploïe gueres crud en assaisonnement ; & s’il n’est mêlé avec d’autres nourritures, ce n’est plus un assaisonnement.

Quand on prend du lait le matin pour se rafraichir, il est sûr qu’il vaut mieux le prendre crud que cuit, & seul que mêlé avec les alimens : c’est ce que remarquent Gontier, Gesner, Sebizius, que nôtre Auteur cite pour s’autoriser, & qu’il n’a pas entendus, puisqu’ils ne prétendent point parler ici du lait comme assaisonnement. Mais enfin, que nôtre Auteur nous dise si le lait que l’on donne aux enfans dans leur boüillie, ne leur est pas meilleur cuit que crud.

Nous avons dit que le lait étoit de sa nature rafraîchissant. On soûtient dans le Traité des Dispenses, qu’il est chaud, & propre à s’enflammer : voïons sur quelles raisons. « D’habiles Medecins, nous dit l’Anonyme, ont trouvé le lait chaud & propre à s’en-