Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/167

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trop peu de dispenser de cette partie de la pénitence, quoiqu’elle ne soit ni moins essentielle au Carême, ni moins recommandée que l’abstinence même : Qu’ils ne seront pas moins surpris que les Medecins, des opinions abusives qu’on tient sur la matiere du jeûne : Que l’exemple des premiers Fidéles qui ne s’avisoient presque point de s’en faire exempter, les encouragera ou à refuser ces graces, ou à renvoïer là-dessus au jugement des Medecins comme seuls capables de le faire avec droit. »

On ne peut en termes plus clairs accuser Messieurs les Directeurs d’ignorer l’Histoire Ecclesiastique, & ce qui concerne les devoirs de leur état. Mais, quelque habileté que l’Anonyme, qui n’est qu’un simple laïque, comme il en avertit dans sa Préface, prétende avoir dans la science Ecclesiastique au dessus des Pasteurs & des Directeurs, nous ne faisons point difficulté de dire, que les Pasteurs n’ont nul besoin ici de ses leçons. Quelque ignorans qu’il les suppose, ils sçavent que le jeûne tire toute sa perfection de celui du cœur, & qu’un esprit plein de lui-même, n’est guéres capable de donner aux autres des leçons sur le jeûne. Les Sectateurs d’Hippocrate, dit l’Anony-