Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/181

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plus exactement qu’il lui est possible pendant le Carême, & qui aprés avoir jeûné quatre jours de suite, ne manque point d’être attaqué d’une violente hemorragie, sans y pouvoir trouver d’autre remede, que d’interrompre son jeûne pour quelque tems, ou de se faire saigner. Or quel est le Medecin un peu sensé, qui, sous prétexte que cette personne se trouve bien de la saignée pour son hemorragie, voulût lui conseiller de jeûner ? C’est donc mal-à-propos qu’on nous dit dans le Traité des Dispenses, que dés qu’une maladie se guérit par la saignée, elle ne peut dispenser du jeûne. Ce que nous remarquons de la saignée, se peut appliquer tout de même à la purgation.

A l’égard du lait qu’on donne aux gouteux avec succés, cet exemple ne prouve pas que les gouteux ne puissent être incommodez du jeûne du Carême ; il prouve seulement qu’ils ont besoin d’une nourriture qui puisse faire en eux un sang plus doux & moins salin ; car se nourrir de lait & jeûner, sont deux choses différentes. Au reste nous ne prétendons pas pour cela, qu’il n’y ait des gouteux à qui le jeûne du Carême puisse être innocent ; mais ce ne sçauroit être pour les raisons alleguées dans le Traité des Disp.