Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/182

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Quant à la seconde erreur, sçavoir que la gravelle, la goute, se guérissent ou se soulagent à force de saignées & de purgations, on ne s’arrêtera point à refuser un tel sentiment, qui ne fut jamais celui d’aucun bon Medecin. On remarquera seulement qu’au regard de la purgation, l’Auteur du Traité des Dispenses est ici bien différent de M. Hecquet, qui dans sa Dissertation sur la Saignée, & dans un Ecrit intitulé, Réponse aux mauvaises plaisanteries que le Journaliste de Paris a faites de cette Dissertation de la Saignée, prétend que la purgation est le plus inutile de tous les remedes de la Medecine, & que même lorsqu’elle fait du bien, c’est moins par l’évacuation qu’elle procure, que par l’ébranlement & la secousse qu’elle cause dans tout le corps. Si on veut voir encore combien l’Anonyme fait cas de la purgation, il faut lire le commencement de la page 303.[1] du Traité des Dispenses, où il dit que les adultes ne croissant plus, courent risque de tomber malades, si à force de fatigues, de purgations, & de semblables secours, ils ne travaillent à consumer le trop de sucs qu’ils ont amassez. On peut rappeller encore ce qu’il a dit plus haut de la purgation en parlant de la vertu des épinards pour lâcher le ventre.

  1. 1e. édit. & p. 22. de la 2e. tom. 2.