Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/219

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geant à dîner les trente-deux onces de chair & de pain. Il devoit dire au contraire, selon les principes qu’il a posez, pag. 556. de la premiere édit. & pag. 441. de la seconde, tome 2. « que le sang a trois fois plus besoin de choses qui le délaïent, que de sucs qui l’épaississent ; que la boisson donc pourroit être triple, ou à peu prés, du solide des alimens, & que ce ne seroit encore que les mettre à la portée du sang, & établir d’avance dans les parties du chyle, la proportion qui est entre les parties du sang ; que du moins, faute d’une boisson suffisante, on exposera la santé à des dangers continuels, parce qu’on risquera d’alterer & d’interrompre l’équilibre des liqueurs en quoi elle consiste. »

Donc, selon les principes de l’Anonyme, en mangeant deux livres de pain & de viande, il faudroit joindre six livres de boisson, c’est huit livres, & par conséquent les seize ou vingt onces de solide & de liquide qu’il trouve à la collation, loin d’être les deux tiers de la nourriture qu’il donne pour un jour, n’en sont que la septiéme ou huitiéme partie.

L’Auteur aïant été averti de ce paralogisme, a voulu le corriger dans la seconde édition de son Livre, page 132. tome 2. mais plûtôt que d’a-