Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/223

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heures, & le fruit à collation. Il romproit visiblement le jeûne, parce qu’en partageant ainsi un seul repas en plusieurs, ses forces seroient sans doute plus soûtenuës, & son corps plus nourri, c’est donc se méprendre grossiérement, de croire qu’il faille toûjours mesurer la quantité d’Alimens qu’on prend à collation, sur celle qu’on prend à dîner ; la regle est trop fautive, pour devoir être donnée comme une maxime incontestable. De plus, quand nôtre Auteur, voulant prouver que la regle des Casuistes, qui va à permettre huit onces de solide à collation, est manifestement abusive, allegue pour raison que trente onces ou environ, suffisent pour tout un jour, il est ridicule d’accorder presque le tiers de cette quantité, pour un repas qui n’est que de pure indulgence : il ne prend pas garde qu’un même poids d’alimens de la qualité de ceux qui conviennent à collation, est moins nourrissant qu’un même poids de ceux qu’on a coûtume de manger à dîner ; & qu’ainsi il n’y a ni justice ni justesse, à raisonner des alimens du dîner & de ceux de la collation par rapport au seul poids, comme s’ils étoient les uns & les autres également nourrissans. Les raisonnemens de l’Auteur du Traité des