Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/226

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on n’a point de principes.

Quoiqu’il en soit, l’Anonyme, pour appuïer son raisonnement, dit qu’il suffit d’observer que c’est une erreur de ne croire corps, que ce qui est grossier & palpable. Là-dessus il cite les fumigations, dont se servoient les Anciens pour les maladies des yeux, & pour les maux de poitrine ; les applications extérieures qui se font pour lâcher le ventre, pour dégager les urines, & pour procurer des sueurs ; les infusions d’antimoine, les gobelets qu’on prépare avec ce mineral, & les pilulles éternelles, lesquelles perdent si peu de leur poids en purgeant, qu’elles passent pour purger par irradiation. Il rapporte enfin l’exemple des poisons les plus prompts, qui ne sont, dit-il, que des esprits empoisonnez ; témoin celui du scorpion, de la vipere, & des cantarides. Mais à quoi bon tout ce détail ? Qui doute que les vapeurs & les odeurs ne soient de véritables corps ? L’air est un corps & même un aliment, à parler selon l’exacte Physique : la lumiere qui passe à travers le chrystal, est un corps aussi ; les esprits les plus subtils qui s’échappent des mixtes, sont des corps : en un mot l’odeur qui exhale du tabac, est un corps, on l’accorde. Donc l’odeur du tabac doit être regardée