Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/229

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est tout impur[1]. Mais, dit l’Anonyme, le tabac, selon de bons Auteurs, conserve les forces des Indiens pendant de longs voïages, sans le secours d’autres nourritures. Les Soldats en Europe soûtiennent d’affreuses disettes à l’aide du tabac ; & les habitans de la Floride passent certains tems de l’année sans autre nourriture que celle de la fumée de cette plante : comment aprés cela ne pas craindre de rompre le jeûne, quand on prend du tabac ?

Voilà des exemples, il faut les examiner. 1o. Le tabac, selon de bons Auteurs, conserve les forces des Indiens pendant de longs voïages, l’Anonyme devoit ajoûter que ces peuples joignent au tabac le secours de diverses sortes de liqueurs, & d’autres alimens qu’ils portent avec eux, ou qu’ils trouvent sur les chemins : ils boivent, par exemple, en plusieurs endroits, une liqueur blanche comme du lait, laquelle s’écoule avec abondance du tronc de certains arbres qu’ils ouvrent. Cette liqueur est d’un fort bon goût, & sur les chemins il y a des cabarets, des tentes, & des huttes où l’on en vend aux voïageurs. Les arbres qui fournissent cette boisson, sont assez semblables aux plus bas Pal-

  1. Math. chap. 23. vers. 24. & 25.