Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/230

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miers, la liqueur se nomme auze. Quand on en boit une certaine quantité, elle réjoüit le cerveau, & réveille les sens. Le peu qu’elle coute, puisque la pinte ne passe pas la valeur d’un liard[1], fait que les voïageurs ne se l’épargnent pas. Dans d’autres endroits, ils ont d’autres secours que l’art ou la nature leur fournit.

2o. Les Soldats en Europe soûtiennent d’affreuses disettes à l’aide du tabac ; cela est vrai, mais l’eau-de-vie y a bonne part. 3oLes habitans de la Floride passent certains tems de l’année sans autre nourriture que celle de la fumée de cette plante.

Les habitans de la Floride, pendant certains tems de l’année, usent plus que jamais de tabac ; mais ils ne laissent pas de boire & de manger alors, comme nous l’avons appris de plusieurs voïageurs dignes de foi.

« Le tabac, ajoûte l’Auteur, n’étant pas un être imaginaire, doit être défini ; or ce n’est pas un remede ou un médicament quand il est habituel ; ce n’est pas non plus un aliment, car beaucoup lui refusent ce titre ; reste qu’il ne soit qu’un amusement, un plaisir, un passe-tems : or ce qui n’est qu’un amusement, ce qui enyvre, ce

  1. Voïages de Gautier Schouten aux Indes Orientales.