Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui a été trop exalté par le feu, est fort malfaisant ; mais tout ce qu’il dit sur ce sujet, est peu soûtenu, & ce n’est qu’un tissu de contradictions. Une des mauvaises qualitez du beurre, selon lui, c’est d’être huileux, d’où il conclut qu’il faut bien se garder de faire passer le beurre par la poële[1], parce que le feu, dit-il, ne serviroit qu’à exalter cette partie huileuse, & à la rendre plus propre à s’enflammer. Cependant quelques lignes devant & quelques lignes aprés, il range parmi les mauvais effets que le feu produit dans le beurre, celui d’en enlever la partie volatile & huileuse, qui en fait, dit-il, la douceur et la sûreté[2]. Puis il remarque que le sang des vieillards, dépoüillé de son volatil, est moins propre à s’enflammer ; & que c’est pour cela, que le beurre, quoique huileux, incommode moins les vieillards. Un peu plus bas[3], pour appuïer le sentiment de ceux qui accusent le gingembre d’être chaud jusqu’à enflammer le sang, & causer des hemorragies, il dit que c’est que le gingembre abonde en sel volatil huileux ; & neanmoins une page aprés[4], pour recommander la canelle, il dit qu’elle est un parfait volatil huileux, fort désiré & fort désirable dans la maladie & dans la santé.

  1. Pag. 195. de la 1e édit. & p. 346. de la 2e, tom. 1.
  2. Pag. 195. & 196. de la 1e édit. & p. 346. de la 2e, tom. 1.
  3. Pag. 200. de la 1e édit. & p. 353. de la 2e, tom. 1.
  4. Pag. 201. de la 1e édit. & p. 355. de la 2e, tom. 1.