Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/27

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dans nôtre Auteur, nulle idée suivie, nul raisonnement.

Le beurre n’est pas seulement bon, comme assaisonnement, il est encore trés-bon comme aliment, & comme médicament. Etant mangé sur du pain le matin à jeun, ou à l’entrée du dîner, il adoucit l’estomac & le purge[1], il préserve même de la pierre par un suc doux & glissant qu’il produit, lequel étant porté aux reins, empêche les matieres tartareuses & salées de s’y arrêter[2]. Si on le prend à jeun & qu’on y mêle un peu de sucre, il est excellent pour calmer la toux, & pour aider à cracher[3].

Quand on fait le beurre, on y met quelquefois du suc de soucy, & quelquefois du suc de coqueret ; le beurre ainsi préparé, est fort aperitif, & ne peut être que fort sain. En général quelques bonnes qualitez qu’ait le beurre, soit en assaisonnement, pourvû qu’on observe les conditions que nous avons marquées, soit en aliment, il ne convient pas à toutes les constitutions, & les personnes d’un tempérament bilieux en doivent éviter le fréquent usage.

  1. Petr. Gont. lib. 10, cap. 9.
  2. Quercet. in consil. de Nephrit.
  3. Quercet. Diætet sect. 3. cap. 6.