Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/29

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ne consulter même que la raison, l’huile doit contracter une plus mauvaise qualité par le trop grand feu, que le beurre ; & c’est ce que l’experience confirme. Les fritures à l’huile, quand on n’y est pas accoûtumé, troublent plus la digestion, sur tout si elles sont froides, que ne font les fritures au beurre, dans ceux qui n’y sont pas accoûtumez non plus ; c’est de quoi il est aisé de s’appercevoir, pour peu qu’on veüille être attentif dans ces occasions, à ce qu’on sent qui se passe dans son estomac. J’en atteste ma propre experience, dit un sçavant Medecin, je me suis trouvé tourmenté de rapports brûlans, pendant dix jours entiers, pour avoir mangé des poissons frits à l’huile.[1]. L’Auteur du Traité des Dispenses est sur ceci d’un sentiment bien different. « L’huile, dit-il, étant sortie des fruits, est moins susceptible d’inflammation ou d’exaltation que le beurre, qui vient des animaux. En effet, reprend-t-il, les sucs qui se préparent dans les vegetaux, ont quelque chose de moins vif, & de moins affiné que ceux qui

  1. Hofmannus suo ipsius exemplo probat quam facile oleum in ventriculo corrumpatur, ubi testor fidem meam inquit cum patavii initio quadragesimæ edissem pisces frigidos in oleo frixos sensisse me per totum decenium ructus nidorosos. Sim. Paul. Quadr. Botan. class. 3.