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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/371

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d’être mises au pressoir, fait un cidre excellent ; mais celle qu’on en tire par le pressoir, aprés les avoir laissé fermenter, est beaucoup plus vineuse.

Quelques Auteurs écrivent qu’on prépare[1] un excellent cidre avec la calvile, le court-pendu, la reinete, & quelques autres pommes semblables ; mais ils se trompent : les fruits à couteau ne conviennent point pour cette boisson. Les vraïes pommes à cidre sont celles de Douveret, de Chape, de Long-pommier, de Couvenant, d’Etiolé, de Lantogres, &c. que l’on mêle ensemble. Le Douveret est doux, grisâtre, un peu sec, mais de bon goût. La Chape est jaunâtre, un peu séche aussi, mais odorante, & d’une saveur agréable. Le Long-pommier, ainsi appellé, parce qu’il est un peu long, a une fort bonne odeur. Le Couvenant est amer & désagréable ; mais il colore extrêmement le cidre, & lui communique une petite amertume qui lui donne de la force. L’Etiolé a une chair séche, mais de bonne odeur. Le Lantogros fournit un suc onctueux & coulant, qui donne du corps au cidre.

Les meilleurs cidres viennent de Normandie. Ceux de Picardie sont clairs, n’ont point de corps, se gardent

  1. Entre’autres, Pierre Gontier, dans le chapitre du Cidre.