Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/379

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volatils & des principes fixes, intimement unis ensemble par le moïen d’un flegme grossier & visqueux qui les lie ; mais le feu résout & consume ce flegme ; ensorte que les principes volatils, dégagez de leurs liens, sont plus en état de se développer dans l’estomac, & de communiquer ensuite au sang leur activité : ce qui est cause que le caffé chasse le sommeil, remedie aux affections soporeuses, facilite la respiration, & provoque les urines. De plus, les sels acres & adustes qu’il contient, quand il est ainsi préparé, & qui s’y trouvent alors en trés-grande quantité, sont autant de particules irritantes, qui, étant toutes dans un grand mouvement, agacent les organes, & ouvrant par ce moïen les conduits du cerveau, procurent aux esprits animaux un cours libre & aisé, qui fait qu’on peut se passer plus long-tems de dormir. Ces mêmes corpuscules s’insinuant dans les bronches des poumons, les délivrent des matieres grossieres dont elles se trouvent quelquefois embarrassées, ce qui facilite la respiration. Et enfin, comme le propre des amers est de résoudre, il arrive qu’une partie du sang se tourne en sérosité, & qu’aprés s’être filtrée dans les reins, elle tombe dans la vessie, ce qui fait qu’on urine plus abondam-