Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/380

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ment, & qu’on se guérit ou se garantit par-là, de quantité d’obstructions. Mais si l’on considere la cause de tous ces bons effets, on verra que le caffé n’est pas une boisson dont on puisse faire excés impunément, puisqu’il est impossible, lorsqu’on en prend trop, qu’il ne dissipe les esprits, à force de les agiter ; qu’il n’épaississe le sang, à force d’en séparer la partie séreuse ; & enfin qu’il ne relâche ou n’engourdisse les organes, à force de les agacer. Ajoûtons que le caffé, devenu extrêmement poreux & alcalin par l’action violente & immédiate du feu, qui en a, pour ainsi dire, criblé toutes les parties, est capable d’absorber, à la longue, les sels & les soufres les plus intimes du sang, & de les entraîner ainsi par les urines : tous accidens dont le moindre est plus que suffisant pour ruiner le tempérament le plus robuste. Aussi remarque-t-on que ceux qui font excès de caffé, joüissent rarement d’une santé parfaite. Nous observerons même que les vapeurs ne furent jamais si fréquentes, que depuis le fréquent usage de cette boisson. Au reste, les effets salutaires que le caffé, modérément pris, a coûtume de produire par ses parties actives, font voir qu’il doit principalement convenir en Carême, à cause de la qualité