Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/381

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des nourritures dont on use alors, lesquelles, pour la plûpart, sont froides & aqueuses : aussi on remarque qu’il fait beaucoup de bien aprés qu’on a mangé du poisson, pourvû toutefois que ce poisson ne soit point trop assaisonné, & qu’on ne boive point le vin trop pur ; car alors le caffé ne peut faire que du tort, en se joignant à des sucs déja trop vifs, dont l’action demanderoit plûtôt d’être ralentie, qu’excitée. Les orientaux, parmi lesquels l’usage du caffé est si commun, ne s’en trouvent si bien, comme l’on sçait, que parce qu’ils se nourrissent simplement. Mais pour nous qui aimons ce qu’il y a de plus capable d’irriter le goût, & qui allumons nôtre sang par l’usage de mille assaisonnemens recherchez, il est difficile non seulement que nous puissions retirer de cette boisson les mêmes avantages qu’en retirent les Orientaux, mais qu’elle ne nous soit au contraire trés-souvent pernicieuse, à moins que nous n’en usions avec une modération extrême, & qu’avec cela nous n’aïons soin de la corriger quelquefois par le mélange du lait, dont les parties sulfureuses & terrestres sont capables d’arrêter la trop grande action du Caffé à notre égard.

Jusques ici on n’a reconnu qu’un