Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/47

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ainsi dire, ce dissolvant, tout puissant qu’il est déja, & lui donnent une nouvelle force pour pénetrer les alimens, & en séparer les differens principes.

Quand on veut extraire les soufres d’une plante, on mêle un peu de sel avec la plante, sans quoi l’on en tire beaucoup moins de soufre ; si tout de même, on veut que les alimens se digerent bien dans l’estomac, ce qui ne se fait que par la désunion de leurs principes, il est necessaire de les assaisonner d’un peu de sel, afin que plus aisez à diviser, ils resistent moins à l’action des levains qui les doivent dissoudre. Le sel ne contribuë pas seulement à la digestion des viandes, ces mêmes parties fines & pénétrantes qui le composent, aident encore à la distribution des sucs nourriciers, & il ne nous seroit pas difficile de citer ici plusieurs exemples de personnes tombées dans d’excessives maigreurs, pour avoir absolument abandonné l’usage du sel, & guéries ensuite parfaitement pour s’être remises à ce même usage. Le sel contribuant, comme il fait, à la digestion des alimens, & à la distribution des sucs, favorise en même tems toutes les fonctions ; aussi remarque-t-on que la plûpart de ceux qui n’usent jamais de