Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/69

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tenu au vinaigre en cette occasion, il s’agissoit de mettre par éclats un rocher qui s’opposoit au passage. Pour en venir à bout, ce Capitaine y fit apporter une quantité prodigieuse de troncs d’arbres, qu’on alluma ; & quand l’incendie eut produit son effet, on jetta sur ce rocher presque calciné, & encore tout ardent, une quantité extraordinaire de vinaigre, qui acheva de le faire éclater en plusieurs endroits. Ensuite, avec des haches, des coins, & d’autres instrumens de fer, on trouva moïen de s’ouvrir un chemin, où l’on pût conduire, non seulement des chevaux, mais encore des élephans. Voilà le fait comme il est rapporté dans Tite-Live[1], par où on voit que le vinaigre, ne fut pas l’unique ressource d’Annibal dans cette rencontre.

On a ignoré jusqu’ici, que Pline fût du nombre des Auteurs qui rapportent qu’Annibal se fit un chemin par les Alpes, à l’aide du vinaigre ; mais l’Anonyme nous avertit à la marge, que cet Historien le dit dans le chap. 20. du Livre 14. Or voici tout ce qu’on trouve dans ce chapitre 14. au sujet du vinaigre : Aceti nequitiæ inest virtus magnos ad usus, & sine queis vita mitior degi non possit.

  1. Tite-Live Liv. 21.