Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/78

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sinuer dans le Traité des Dispenses. « L’oignon, nous dit-on dans ce Livre, convient aux estomacs qu’un aigre vitieux dérange ; car il détruit particulierement les aigres, & par-là, contribuë aux coctions, & subtilise les humeurs, jusqu’au point de les évacuer par l’insensible transpiration. Il ne faut donc pas s’étonner, poursuit-on, si Asclepiade disoit qu’il ne falloit manger que de l’oignon pour se bien porter. » Nôtre Auteur, au reste, n’entend parler ici que de l’oignon blanc, & il avertit que l’oignon rouge n’est pas si bon à beaucoup prés ; il veut même qu’on évite celui-là pour une raison de conscience ; c’est que, dit-il, l’oignon rouge produit des sucs acres, tout propres à agacer les parties, & par conséquent à remuer les esprits ; ce qui doit suffire, ajoûte-t-il, pour le faire craindre aux gens sages, & qui veulent se conserver tels. Il remarque que les Egyptiens traitoient l’oignon de Divinité ; mais que leurs Prêtres, qui auroient dû être plus portez à l’adoration que les autres, étoient au contraire en défiance contre l’oignon, (l’oignon rouge sans doute) & en croïoient l’usage dangereux à ceux qui s’étoient consacrez, comme eux, à la continence.

Il est peu de gens qui veüillent ré-