Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/79

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voquer en doute que l’oignon fasse couler des larmes. L’Anonyme croit néanmoins nécessaire de confirmer cette remarque en citant là-dessus Columelle, avec ces mots à la marge, cæpa lachrymosa : il observe en même tems que quoique l’oignon semble tout fait pour tirer des larmes, les Anciens n’ont pas laissé de le croire bon à la vûë, appliqué extérieurement, sur quoi il cite à la marge Hipp. lib. 2. de Diæta. mais il ne nous avertit pas qu’il a pris ces deux citations dans Pierre Gontier à la page 155. Gontier cite Columelle sans citer l’endroit ; l’Anonyme tout de même, n’en marque pas davantage. Gontier cite Hippocrate, & en même tems le Livre d’Hippocrate ; l’Anonyme n’y manque pas non plus.

Au reste, c’est un peu trop présumer des vertus de l’oignon, que de croire qu’il suffise d’en manger pour se bien porter, & nôtre Auteur lui-même est obligé de se dédire quelques lignes plus bas en avoüant ; « 1o. Que l’oignon n’est supportable que lorsqu’il est doux, qu’il n’est pas trop frais, qu’on l’a fait tremper dans de l’eau, qu’il est cuit, qu’on en prend avec mesure, & qu’on ne le mêle pas par tout ; 2o. Qu’il incommode les personnes délicates, comme feroient