Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/108

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les mineraux, dans les vegetaux, & dans les animaux ; je ne parle point de ceux que les anciens ont cru, qui naissoient & qui se nourrissoient dans le feu, qui voloient à travers la flame, sans se brûler, & qu’ils ont appellez pour ce sujet pyraustes, d’un nom Grec[1] qui signifie qui ne craint point le feu, car ce fait est une fable, il n’y a point d’autres pyraustes que ces petits vermisseaux ailez, qu’on void voler autour des bougies & des chandelles alumées, dont ils traversent quelquefois la flame, à laquelle ils se brûlent le plus souvent.

Ce sont sans doute ces animaux qui ont donné occasion à Aristote[2] & à Pline[3] de dire que dans l’Isle de Chypre on void dans les fourneaux des forgerons, des insectes volans, gros comme de grosses mouches, lesquels sont engendrez du feu, & meurent sitôt qu’il s’en éloignent : parce qu’en effet sitôt que ce petit insecte a brûlé l’ex-

  1. πυραυστὴς mot qui vient de πῦρ qui signifie feu & de αὔσσω, qui signifie ozer.
  2. Aristot. Histor. animal lib. 5. cap. 19. in fine.
  3. Plin Histor. natur. lib. ii. cap. 36.