Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/110

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[1]à quatre branches, & trois pieds de chaque côté vers la tête. Le mortier est aussi mangé par une infinité de petits Vers, gros comme des mites de fromage qui sont noiratres, & ont quatre pieds assez longs de chaque côte comme les mites.

Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des Vers qui puissent ronger la pierre, puisque le vinaigre la ronge, & que les eaux fortes rongent les métaux ; car le vinaigre, par exemple, pour nous en tenir-là, comment ronge-t’il la pierre que par le mouvement de plusieurs petites parties, dont il est composé, lesquelles heurtant contre la pierre, & étant d’une figure proportionée aux pores de ce corps s’introduisent dedans, comme de petites aiguilles, & en separent les parcelles ? Or quelle raison y a-t’il pour ne pas vouloir que ce que les petites aiguilles du vinaigre font sur un corps, les dents fines & pointues d’un Ver ne l’y puissent faire ? qu’y a-t’il de plus foible en apparence qu’une petite goutte de liqueur à l’égard d’un corps

  1. Journal des Sçavans de 1668.