Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/111

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solide comme la pierre ? Or pourquoy ce qu’une goûte de liqueur est capable de faire sur un corps dur, une petite machine animée comme le ver, ne l’y pourra-t’elle pas faire, supposé que cette machine ait des dents d’une délicatesse & d’une figure propre à s’insinuer entre les parties de ce corps ?

Pour ce qui est des vegetaux, il n’y a gueres de plante qui n’ait son ver, sa chenille, son papillon, comme l’a observé pendant plusieurs années un fameux fleuriste. On remarque que l’arbre, qui produit la cochenille, nourrit en même tems dans cette coque de petits vermisseaux d’une espece particuliere, lesquels en sortent en forme de moucherons quand elle est séche, & qui luy ont fait donner le nom de vermillon. On trouve des vers à la pimprenelle, à l’absynthe, & à plusieurs autres herbes, lesquels sont tous differens ; & parmy ces vers, qui viennent aux plantes, les uns sont particuliers à la tige, les autres aux feuilles, les autres à la fleur, les autres à la racine, les autres à la graine ; & font tous autant d’espèces à part. Les sucs des fruits, comme le vin éventé, le vinaigre, le cidre,