Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/112

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sont quelquefois si pleins de petits animaux, qu’on y en découvre des milliers avec le microscope, tous differens en especes, selon la diversité des sucs où ils s’engendrent. Le bois le plus dur est aussi mangé de vers, & il s’en produit dans les planches des navires de plus gros que des vers à soye, lesquels sont tendres & luisans d’humidité, ont la teste noire & dure, & troüent les pieces de bois les plus épaisses.

Quant aux animaux, il n’en est presque point où l’on ne trouve des vers, & tous d’autant d’especes differentes, que les animaux où ils naissent sont differens ; il y en a dans presque tous les poissons, & on en découvre dans les huîtres de luisans, qui sont d’un rouge blancheâtre, longs de cinq à six lignes, & gros comme de petits fers d’aiguillette. Ils ont cinquante pieds, vingt-cinq de chaque côté, & le dos comme une anguille écorchée. Les coquillages mêmes les plus durs sont percez de vers : il s’en forme d’une espece sur la peau des animaux, d’une autre entre chair & cuir, d’une autre au dedans du corps, & parmi ces derniers, les uns s’engendrent dans une partie, & les au-