Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/140

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tent, elle se communique même souvent à des personnes qui ne sont ni Americains ni Africains : & M. le Comte de Scaghen, Hollandois, m’a dit avoir vû dans l’Amérique Occidentale un soldat d’Utrech, lequel avoit aux jambes vingt-trois de ces vers, qu’il tira tout de suite en sa présence, & dont quelques-uns avoient plus de deux aulnes. Ces vers causent des douleurs de têtes & des vomissemens, mais quand on en est delivré on se porte bien. Lorsqu’ils sont en état d’être tirez, on le connoît par une petite apostume qui se forme à l’endroit où aboutit une des extrémitez du vers ; on perce alors cette apostume, & puis on prend un petit morceau de bois rond, long de la moitié du doigt, & fort menu, auquel on retraite d’abord ce qui se présente, ensuite on tourne ce bois comme une bobine, & le corps du ver se roule à l’entour comme du fil qu’on devuideroit, c’est ainsi que ce soldat tira les siens ; on s’y prend de la sorte de peur de le rompre, parce que ce ver est fort délié, & qu’il y a du danger à ne le pas tirer entier ; car la partie qui reste cause des fiévres dangereuses.