Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/141

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Il y a une chose à observer en ce ver, qui est qu’il a deux têtes, non à côté l’une de l’autre, mais situées l’une à un bout, & l’autre à l’autre, comme en certaines chenilles : & ce qui est remarquable, c’est qu’il y a toûjours une de ces deux têtes qui est comme morte, tandis que l’autre paroît vivante. Il vient à la cuisse des chardonnerets un ver presque semblable. Spigelius dit en avoir vû un à la cuisse d’un de ces oiseaux, lequel avoit un pied de long : cette étenduë paroît incroyable, mais la maniere, donc le ver est situé, doit ôter tout étonnement, veu qu’il est disposé en ziguezague ; & c’est ainsi qu’étoit celuy que Spigelius dit avoir remarqué : c’est aussi de la même maniere à peu prés que sont disposez ceux dont nous venons de parler, qui viennent aux jambes des Ethiopiens. Celuy des Chardonnerets est mince comme une petite corde de Luth. Lorsqu’il est parfait, & qu’il commence à se mouvoir, il perce la peau, & sort quelquefois de luy-même. Le plus souvent l’oiseau le tire avec le bec.

Pour revenir aux Soyes quelques Auteurs ont douté que ce fussent des vers