Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/142

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veritables, mais Thomas de Veigue prétend que ceux qui sont dans ce doute n’ont pas examiné la chose de prés : En effet ce ver a du mouvement, & M. le Comte de Scaghen, que j’ay nommé plus haut, m’a assûré en avoir vû remuer plusieurs de ceux que ce soldat avoit tirez. Les Arabes, & entr’autres Avicenne[1], appellent ce ver du nom de vene, parce qu’il ressemble à une petite vene. Thomas de Veigue dit qu’Albucasis en a vûs qui avoient jusqu’à vingt palmes de longueur, quant à la couleur il est rougeâtre : Amatus Lusitanus parle de ce ver, & d’écrit la maniere dont on s’y prend pour le tirer, laquelle convient fort avec ce que nous avons dit. Mais il y a une chose à observer dans ce qu’il en rapporte, qui est que quelquefois il faut plusieurs jours, pour parvenir à le tirer entier sans le rompre : ce qui arrive apparemment lorsqu’on s’y prend trop tôt, & avant que le ver soit de luy-même en état d’être tiré. Un Ethiopien, dit-il, âgé de douze ans, esclave d’un Intendant de Marine, ayant été amené de Memphis à Thessalonique,

  1. Avicen. fen. 3. lib. 4.