Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/150

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symptomes de la maladie cesserent. Voila ce que raconte Rupert, lequel ajoûte que l’on conservoit la tête de ce ver, & qu’on la montroit encore[1].

Il y a dans ce récit une chose qui ne me paroît pas tout-à fait vray-semblable, c’est la sortie du ver par les intestins, car s’il étoit dans quelqu’un des vaisseaux umbilicaux, soit dans la vene du foye, soit dans l’une des deux arteres umbilicales, ou, si l’on veut, dans le ligament, nommé ouraque, qu’on ne doit pas cependant mettre au rang des vaisseaux umbilicaux, puisqu’il n’est pas creux dans l’homme ; il n’est pas possible de concevoir que la force d’aucun médicament ait pû l’entraîner de-là dans le conduit intestinal, pour le chasser avec les dejections ; à moins qu’on ne suppose que ce ver ait percé les intestins, pour y entrer. Ne seroit-il point plus raisonnable de croire que ces vers umbilicaux ne sont point des vers particuliers engendrez dans l’umbilic, mais des vers intestinaux, lesquels perçant l’intestin & les tegumens communs, se font un chemin jusqu’à l’umbi-

  1. Apud Sennert. lib. 3. part. 10. cap. 4.