Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/159

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corps globuleux ressemblans à des grains de millet, mais tres-ronds. Je ne sçaurois mieux comparer l’amas de ces corps globuleux, que j’ay regardé depuis exactement avec le microscope, qu’à cet amas d’œufs, qui se trouvent dans les carpes, ils paroissent entassez de la même maniere, & tous distinguez les uns des autres.

Monsieur de Bellestre, Docteur de la Faculté de Medecine de Paris, & si éclairé dans la Physique, a examiné avec moy ces globules, & est de sentiment que ce sont des œufs, & non des glandes, & ce sentiment paroît conforme à ce qu’Hipocrate & Aristote rapportent de ce ver, & que l’experience confirme ; sçavoir, que ceux qui l’ont, rendent dans leurs excremens une infinité de petits corps semblables à des graines de concombre ; car ces petits corps peuvent bien être de ces œufs, lesquels grossissent dans l’intestin de l’homme aprés être sorti du ventre du ver. Ces œufs sont en si grand nombre dans le ver, que si on les touche avec la pointe d’une épingle : ce qui demeure attaché à l’épingle, ne fut-il pas plus gros qu’un grain de poussiere, pa-