Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/201

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dinaire du Solium. Comme la chaleur naturelle est affoiblie quand on est malade, on fait alors moins de chyle, ce peu de chyle, qui devroit servir à nous soûtenir, est presque tout devoré par ce ver, d’où s’ensuit que l’on doit tomber dans un abattement & un épuisement si considerable, qu’il soit impossible de se rétablir parfaitement ; c’est ce qui arrive à tous ceux qui tombent malades ayant ce ver. Si celuy qui a cet Insecte, dit Hippocrate[1], vient à tomber malade, il ne sçauroit se rétablir qu’à peine, vix revalescit. Et la raison de cette difficulté, poursuit-il[2], est que ce ver consume une partie de la nourriture contenuë dans l’estomach. C’est souvent de-là que viennent tant de langueurs qui restent aprés certaines maladies, & contre lesquelles tous les remedes sont inutiles, parce qu’on ne pense pas à cette cause. De-là tant de fiévres lentes, tant d’indispositions, qu’on ne sçait presque à quel genre de maladie rapporter.

Le même Hippocrate dit que ce ver ne fait ja-

  1. μόλις ἀναφέρεται. lib. 4. de morb.
  2. Hip. ibid.