Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/208

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OBSERVATION.


Il y a peu d’années qu’ayant été appellé chez un nommé M. Lorrain, dans la rue de la Truanderie, pour voir un jeune garçon malade d’une fiévre tierce, auquel on faisoit prendre inutilement le Quinquina depuis trois Semaines, j’avertis le Pere & la Mere que leur enfant étoit malade de vers, que cette fiévre venant d’une telle cause, le Quinquina ne la gueriroit point, & qu’il falloit recourir à d’autres remedes ; j’en prescrivis quelques-uns, qu’on se disposoit à faire, lors qu’il entra une personne, qui soûtint qu’il n’y avoit point de vers dans le malade, parce que le Quinquina étant amer, les auroit tous tuez, disoit-il, quand il y en auroit eus. Cette raison specieuse, que la pratique dément, porta les parens à continuer l’usage du Quinquina. Huit jours aprés la fiévre augmenta, il survint un transport au cerveau, & je fus rappellé. Un lavement de lait, que je fis donner alors, lâcha le ventre de l’enfant, & entraînant avec les matieres quatre gros vers vivans, fit voir aux parens leur er-