Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/243

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quelquefois même ils restent plusieurs jours dans le ventricule sans se digerer, & alors ils peuvent produire des maladies tres-dangereuses ; j’en ai vû arriver il y a quatre ans un triste exemple en la personne d’un Auditeur des Comptes, nommé M. Bonnet de Cuviers, lequel mourut subitement en revenant de la Foire S. Laurent vers la fin de Septembre. Il passoit en son Carosse à neuf heures du soir dans la ruë Briboucher, pour s’en retourner au Fauxbourg S. Germain, où il demeuroit. Comme il étoit à l’entrée de la ruë, il fut saisi d’un assoupissement profond, qui fit croire d’abord à deux de ses amis, qui étoient avec luy, qu’il faisoit semblant de dormir, mais ces Messieurs ayant peu aprés reconnu que leur ami se trouvoit mal, firent arrêter le Carosse au bout de la ruë devant la boutique d’un Chirurgien, nommé M. Dupati : on prit le Malade, qui n’avoit plus de force ni de connoissance, on le transporta chez le Chirurgien, qui luy donna aussitôt l’Emetique, lequel ne fit nul effet, parce que la gorge étoit tellement engagée, qu’il ne pût passer : Je fus appellé sur ces entrefaites, je fis saigner le malade aussi-