Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/244

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tôt, le sang sortit fort épais, se figeant dans les palettes en même tems qu’il y tomboit. Quand la saignée fut faite, le malade s’agita beaucoup, & je m’appercûs d’un effort qu’il fit, pour rejetter quelque chose du fond de l’estomach, aussitôt je pris une serviette, que je trouvay sous ma main, & la luy presentant à la bouche, je reçûs dedans un quartier de champignon ; je demanday d’abord s’il n’avoit point mangé de champignons ce jour-là, & ses amis, qui avoient été avec luy depuis plusieurs jours, me dirent qu’il y avoit trois jours qu’il en avoit mangé dans un ragoût, & que depuis il n’en avoit point mangé, qu’au reste il n’avoit fait aucun excès ; ses laquais, que j’interrogeay, me répondirent la même chose. Enfin aprés bien des agitations, on manda M. de Fresquieres, qui étoit son Medecin, lequel fit réïtérer la saignée, mais tous ces secours furent inutiles, la connoissance ne revint point au malade, & il mourut sur les dix heures & demi du soir chez le Chirurgien.

Il est difficile de ne pas juger que les champignons furent la cause de cet accident, puisque le malade en rendit un