Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/245

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quartier, qui s’étoit conservé trois jours dans son estomach sans s’y digerer. Je ne prétends pas conclure de-là que tous ceux qui mangent des champignons ayent à craindre un si triste sort ; mais du moins on peut connoître par cet exemple, combien cette nourriture est indigeste, & par consequent capable de cette corruption, qui peut produire des vers.

Il n’est pas toûjours en nôtre pouvoir de nous garantir des vers ; ces animaux se forment souvent en nous dans un âge, où l’on est incapable de veiller à ce qui nous peut nuire : C’est aux Meres & aux Nourrices d’avoir ce soin pour leurs enfans, & de prendre garde de ne leur rien donner qui puisse produire en eux de la corruption. Ce qui fait que la plûpart des enfans sont sujets aux vers, c’est le lait trop vieux qu’on leur presente dés qu’ils sont nez, & la bouillie dont on les nourrit trop tôt. Le premier lait, que doivent succer les enfans, est celuy qui se trouve aux mammelles des nouvelles accouchées, c’est un lait purgatif qui délivre l’enfant de toutes ses humeurs superfluës, & qui ne chargeant point l’estomach, n’y cause point ces cruditez, qu’un