Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/248

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ger trop de viande seule.

Pour le tems, il y a trois choses à considerer ; la premiere, est l’appetit, j’entends un appetit sain, & non malade, un appetit qui vient du besoin de la nature, & qui fait que les viandes se mangent avec plus de goût, qu’elles sont plus étroitement retenuës dans l’estomach, & qu’elles s’y digerent plus parfaitement : ce qui a fait dire à Hippocrate, que lorsque l’appetit nous invite à une chose, il la faut préferer à toute autre[1], quand même elle ne seroit pas d’une si bonne qualité, parce qu’en effet cet appetit fait qu’elle se digere mieux.

La seconde, est la coction des alimens du dernier repas qu’on a fait ; car il ne faut jamais se mettre à manger qu’on n’ait lieu de croire que ces premieres viandes sont digerées, autrement la coction est troublée, il se fait des cruditez, & tout le corps se remplit d’humeurs corrompuës propres à nourrir des vers. Aussi voyons-nous par experience, que ceux qui mangent à toute heure, sans observer aucun tems, sont plus sujets aux vers que les autres.

  1. Aphor. 38. sect. 2.