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des repas, ne produisant que la corruption[1] & les vers.

J’ajoûteray ici qu’il est bon de se tenir en repos quelque tems aprés le repas, parce que le prompt exercice, aprés qu’on a mangé, cause beaucoup de cruditez, & par consequent beaucoup de corruption.

La digestion ne se fait pas toute dans l’estomach, elle se perfectionne encore dans les intestins gresles, & cela par le moyen de la bile, qui y vient par le conduit cholidoque ; en sorte que lorsque le foye, ou que le conduit n’est point obstrué, cette bile entrant dans le duodénum, & de-là dans le reste des intestins, y acheve l’ouvrage de la digestion, & empêche par ce moyen qu’il ne s’y fasse de la corruption. Il s’ensuit de-là, que c’est une bonne précaution, pour se garantir des vers, de prendre de tems en tems des choses qui puissent prévenir, ou corriger les obstructions du foye.

On demandera peut-être comment il se peut faire que certaines choses soient meilleures au foye qu’aux autres visceres ; & si c’est qu’elles ayent de l’intelligence, pour s’attacher au foye plûtôt qu’aux poumons ou ailleurs.

  1. Dulcedo illius Vermes. Job. 24. v. 24.