Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/252

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elle s’insinuë dedans, & en sépare les parties. Il faut raisonner ainsi de l’action des remedes sur des parties du corps, plûtôt que sur d’autres. Et pour mettre la chose dans un plus grand jour, imaginons un corps artificiel, fait de verre, dont les poûmons soient d’or & le foye de fer. Supposons dans les vaisseaux de ce corps de l’eau forte au lieu de sang, ne conçoît on pas que cette liqueur, étant portée aux poûmons, n’y mordra point, & que sitôt qu’elle rencontrera le foye, elle s’y attachera, & agira dessus ? Imaginons encore la chose autrement. Supposons les poûmons de verre, & le foye d’or, & en même tems les conduits de ce dernier embarrassez de petites parties de fer difficiles à ôter, comment s’y prendre, pour lever les obstacles que ces parties de fer feront dans le foye ? C’est de jetter de l’eau forte dans ce corps artificiel ; car alors nous concevons que cette eau, sans endommager les poûmons, ausquels je suppose qu’elle sera portée par une circulation qu’on peut imaginer, & sans endommager la substance du foye, dissoudra les parties de fer qui seront dans ce dernier viscere, & en rendra les passages libres : voila une