Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/253

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image de ce qui se passe dans le corps animé, lorsque des remedes agissent sur certaines parties plûtôt que sur d’autres.

Si ces exemples ne suffisent pas, pour faire comprendre la chose ; en voicy un plus clair rapporté par M. Tournefort dans cette sçavante These, qu’il fit soûtenir le 14. de Novembre de l’année 1697.

Prenez deux couloirs de papier gris, dont l’un soit imbibé d’huile & l’autre d’eau ; versez dans chacun de l’eau & de l’huile mêlez ensemble, l’eau seule coulera au-travers de celuy qui sera[1] penetré d’eau, & l’huile seule au travers de l’autre. Supposons que ces couloirs communiquent ensemble par plusieurs tuyaux, qui portent à l’un le residu de l’autre, n’est-il pas vray que toute l’huile contenuë dans le couloir abreuvé d’eau passera au travers du couloir abreuvé d’huile, & que toute l’eau contenuë dans le couloir imbibé d’huile, passera à travers le couloir imbibé d’eau ? C’est ainsi qu’il faut raisonner de l’effet des remedes qu’on préscrit, les uns pour passer à travers les reins & les nettoyer, les autres, pour purger le foye,

  1. Quest. medic. an morborum curatio ad leges mechanicæ referenda ?