Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/273

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Les blancs ne présagent ni bien ni mal, les jaunes & les livides sont d’un mauvais augure ; car il faut remarquer que les vers se teignent ordinairement de la couleur des choses, dont ils se nourrissent.

Les Chenilles, qui viennent sur l’écorce des arbres, sont grises ; celles qui mangent les herbes sont vertes ; celles qui naissent sur les fleurs sont de diverses couleurs, selon la couleur des fleurs, où elles ont pris naissance. Il en est ainsi des vers du corps ; ceux qui se nourrissent de sang sont rouges ; ceux qui se nourrissent de chile ou de pituite sont blancs ; ceux qui se nourrissent de bile sont jaunes & livides. Or, comme la bile est une humeur que les vers fuyent, & que cette bile est un baume, qui empêche toutes les autres humeurs de se corrompre, il est impossible que les vers se nourrissant de bile, ce baume ne soit corrompu & affadi ; & qu’ainsi le malade n’ait tout à craindre, puisqu’il n’y a point de corruption plus dangereuse & plus difficile à corriger que celles des choses, qui servent à conserver les autres. Quod si sal evanuerit in quo salietur[1] ?

  1. Math. cap. V.