Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/308

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un pinceau le long du corps, sans même qu’il soit necessaire de toucher à la tête ; car on les verra aussitôt perdre tout mouvement & mourir, sans que rien les puisse reveiller. La raison de cet effet, est que le ver meurt sitôt qu’il ne peut plus respirer ; or, il ne respire que par le moyen de certaines petites trachées, qui sont rangées le long de son corps, en sorte que si l’on bouche ces trachées avec quelque chose d’onctueux, qui empêche le commerce de l’air, il faut necessairement que l’animal meure faute de respiration, sans même que la tête, & tout ce qui n’est pas trachée, soit frottez. Cela est si vray, que si l’on met de l’huile à un ver ailleurs qu’aux trachées, sans même épargner la tête, le ver vivra, & aura son mouvement ordinaire. Si on en met à quelques trachées seulement, on verra les parties, où seront ces trachées, devenir sans mouvement propre ; & si on en met à toutes les trachées, le ver demeurera immobile, & mourra presque sur le champ.

M. Malpighi a fait toutes ces expériences ; j’en dis autant du beurre, lequel produit le même effet, & qui étant pris