Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/309

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à jeun, tuë les vers mieux que ne fait l’ail. Nous pouvons remarquer icy que l’effet de l’huile sur les vers n’est point une chose, que les Modernes ayent découvert les premiers, les Anciens l’ont reconnuë comme nous ; & Aristote dit en termes exprés dans le Chapitre 27. du huitiéme Livre de son Histoire des Animaux, que tous les insectes meurent quand ils sont touchez d’huile ; il ajoûte même une chose, dont il est facile de faire l’experience, qui est que si l’on ne se contente pas de toucher tout le corps avec de l’huile, mais qu’on en touche aussi la tête ; & qu’ensuite on expose le ver au Soleil, il meurt encore plus promptement, Pline écrit la même chose.

Si au lieu de frotter les vers avec l’huile ou le beure, on les noye dans l’eau, & qu’on les y laisse plusieurs heures, ils demeurent comme morts ; mais en les exposant à sec au Soleil, ou en les arrosant de vinaigre, ils reviennent au bout de quelque tems ; au lieu qu’étant frottez d’huile ou de beurre, ils ne reviennent jamais, quelque chose qu’on fasse ; on peut voir là-dessus M. Malpighi dans son Traité du ver à soye. De toutes les huiles ordi-