Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/312

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nuë si bien cet Auteur, il y a bien de la difference entre ce qui fait un homme de compagnie, & ce qui fait un homme veritablement sage & sensé. Lors donc que je conseille le vin contre les vers, je prétends qu’on en use sobrement, & qu’on le regarde comme un breuvage, sur lequel il faut beaucoup se ménager.

J’ajoûteray icy que le vin d’Alican est tres-bon contre les vers, ainsi que je l’ay reconnu par l’experience suivante.

Le 22. de May de cette année 1699. chez Monseigneur l’Abbé de Soubize, je donnay pour les vers à un malade, nommé M. Pinguet, que je traitois depuis long-tems d’un abcès dans la poitrine. Il rendit trois heures aprés par les selles plusieurs petits vers blancs, de la longueur du petit doigt, & qui paroissoient morts ; j’en pris deux, que j’enveloppay dans du papier, & que je mis dans ma poche. Quand je fus arrivé chez moy, j’ouvris le papier, & ces vers, que j’avois crû morts, se trouvèrent pleins de vie, & tout remuans : ce que j’attribuay à la chaleur de la poche qui les avoit réveillez. Aussitôt je m’avisay d’en jetter un dans du vinaigre, il n’y fut pas plûtôt, que je