Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/313

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courir dedans comme un poisson, & comme on y void courir ceux qui s’y trouvent ordinairement, alors j’y jettay l’autre, qui en fit de même ; je les y laissay deux heures, pendant lesquelles ils ne faisoient que courir de çà & de-là ; ensuite je les mis dans de l’eau de la Reine de Hongrie, où ils furent moins vifs, mais où ils ne laisserent pas de se mouvoir ; je les tiray un quart d’heure aprés, & les remis dans le vinaigre, où ils reprirent leur premiere vigueur ; je fis reflexion alors que je faisois boire à mon malade du vin d’Alican, dont il se trouvoit extrêmement soulagé, cela fut cause que je voulus mettre les vers dans quelques goutes de ce vin, pour voir s’ils y mouroient, ils n’y furent pas plûtôt, qu’ils y perdirent tout mouvement, & tomberent morts au fond du vaisseaux ; je les remis promptement dans le vinaigre, pour voir s’ils se reveilleroient comme auparavant, mais cela ne servit de rien, ils ne revinrent point. Cette expérience merite d’autant plus d’être remarquée, qu’on croiroit aisément que le vin d’Alican, à cause de sa douceur, seroit moins contraire aux vers que tout autre.