Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/374

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Pourquoy voudrions-nous qu’ils fussent les derniers & les plus petits de tous, comme le dit encore si bien le même Philosophe ?

Il ne paroît donc pas déraisonnable de penser que dans un seul ver spermatique, il y ait une infinité de corps organisez propres à produire une infinité d’animaux : de sorte que selon cette pensée, qui ne peut paroître bizare qu’à ceux qui mesurent les merveilles de la puissance infinie de Dieu, selon les idées de leurs sens & de leur imagination, on pourroit dire que dans un seul ver spermatique, il y auroit des corps organisez propres à produire des fœtus & des enfans, pour des siècles infinis, toûjours dans la proportion de plus petit en plus petit.

La nature ne fait que developper ces petits corps organisez, elle donne un accroissement sensible à celuy qui est hors de sa semence, & des accroissemens insensibles, mais tres-réels & proportionnez à leur grandeur, à ceux qui sont encore renfermez dans leur semence.

On void dans le germe d’un œuf frais, & qui n’a point été couvé, un poulet, qui