Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/536

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du Pape, assûre avoir guery par-là un jeune homme, & luy avoir fait rendre un ver plat fort long. Le remede est bien facile, & nous pourrons l’essayer s’il est necessaire ; mais je ne crois pas que nous en ayions besoin, cependant je ne veux rien décider de huit jours d’icy.

Quant à ce que dit vôtre Apoticaire, je n’ay autre chose à vous répondre, sinon que vous vous gardiez bien de mêler de l’eau de chardon benit avec celle qui entre dans nôtre breuvage contre les vers. Il est vray que ces deux eaux se rapportent assez en vertus, mais deux choses qui ont une même qualité étant seules, la perdent quelquefois étant mêlées. L’huile de vitriol & l’huile de tartre, qui sont chacune fort acides & fort piquantes, ne sont pas plutôt ensemble, qu’elles perdent toute leur pointe, & font une liqueur insipide. Voilà comme les mélanges changent tout quelquefois ; c’est à quoy les plus habiles Médecins ont toujours eu beaucoup d’égard, & Boetius de Boot[1], Medecin de Rudolphe II. étoit si soigneux là-dessus, qu’avec huit grains

  1. Boetius de Boot de Lapid. & gemm. lib. 2. cap. 193.