Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/537

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de besoard, & une once d’eau d’ozeille, qu’il avoit coûtume de donner contre les fiévres malignes, il n’osoit mêler aucune autre eau, quelle qu’elle fut ; il ne souffroit pas même qu’aprés ce remede on donnât au malade, avant l’espace d’une heure, aucune chose à boire, de peur qu’une autre sorte de breuvage, quand même il auroit eu la même vertu, n’empêchât ou n’affoiblit l’action du premier ; car enfin, ajoûte-t-il, il y a quelquefois dans les choses des contrariétez secretes qui nous passent, & qui sont cause que des remedes, qui tout seuls auroient eu l’effet qu’on en attendoit, ne font plus rien dés qu’on les a mêlez.

Vous me mandez qu’on vous conseille l’esprit de vin pour vôtre asthme, parce, dit on, que l’esprit devin subtilise le sang & les humeurs, je ne sçay, Monsieur, qui vous a donné ce beau conseil, mais si c’est un homme qui se mêle de Medecine, vous voulez bien que je vous dise qu’il se mêle d’un métier qu’il n’entend pas. L’esprit devin subtilise si bien le sang, que si vous en syringuez seulement deux onces dans la vene jugulaire d’un chien, vous luy trouverez un mo-