Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/538

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ment aprés, les poûmons remplis de grumeaux de sang coagulé. L’esprit de vin épaissit la glaire d’œuf. Si l’on en tient quelques goutes dans la bouche, il coagule la salive, & la fait devenir comme en cole. Voilà comme il subtilise les humeurs. Gardez-vous donc bien, Monsieur, de prendre de l’esprit de vin pour vôtre asthme, qui ne vient que d’une viscosité qui se trouve dans vos poumons. L’usage de l’esprit de vin & de l’eau de vie est bon à ceux qui fatiguent beaucoup, parce que comme ils dissipent aussi beaucoup, l’esprit de vin empêche l’excés de cette dissipation en épaississant les humeurs.

On vous a conseillé outre cela, dites-vous, d’éviter le sel comme une chose qui épaissit le sang. Autre ignorance encore. Il est si peu vray que le sel épaisisse le sang, qu’un des moyens d’empêcher le sang de se figer lorsqu’il est tiré, c’est d’y jetter du sel : C’est pour cela qu’on met du sel dans la bouche de ceux qui sont en apoplexie, le sang est salé de luy-même, & ce n’est que par-là qu’il se conserve fluide dans les vaisseaux du corps, c’est ce qui fait que quand il est