Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/539

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hors de l’animal, il se caille aussitôt, parce que ces esprits salins s’évaporent. Quand on fait la dissection de quelque animal vivant, & qu’on approche la bougie un peu de prés, ces sels, qui s’évaporent en foule, font quelquefois pétiller la flamme de la bougie, comme si on jettoit du sel marin dessus. C’est ce que j’ay vû arriver plusieurs fois, & c’est ce que Georges Baglivi, Professeur d’Anatomie à Rome, dit avoir aussi remarqué en disséquant un chien de chasse : Pour moy je me souviens de l’avoir quelquefois observé en voyant saigner des malades, cela arrive lorsqu’on tient la chandelle tout à fait au dessus des palettes, parce qu’alors la fumée du sang rencontre plus facilement la flamme de la chandelle. Sitôt que ce sel est exhalé le sang se caille, & n’a plus le goût salé : au lieu que tandis qu’il est fluide, on le sent salé sur la langue. Ainsi, Monsieur, de toute manière vous voyez que le sel entretient le sang dans sa fluidité. Quiconque donc, pour vous prouver que le sel ne vous est pas bon, comme en effet il ne vous l’est pas, vous allegue que c’est qu’il épaissit le sang, est un homme qui ne sçait pas